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Assemblée Générale Constitutive

Ce soir c'est au café Churchill que nous nous sommes réunis en assemblée constituante de l'association O Ce Cours. Plus d'une cinquantaine de personnes étaient présents pour répondre à l'appel de Danielle Cordiez à la rejoindre pour faire entendre la voix des habitants du cours d'Herbouville.

Après un exposé des raisons qui l'ont poussées à créer cette association, Danielle Cordiez a ensuite invité chaque participant à s'exprimer. Puis l'assemblée a procédé à la nomination du bureau de l'association.

Enfin, l'assemblée a fixé le montant de la cotisation annuelle à 10 Euros et invité chaque personne à adhérer. L'étape suivante consistera à rencontrer les autorités publiques pour obtenir un calendrier prévisionnels des travaux à venir et débuter la concertation.

Le bureau de l'association se réunira régulièrement pour faire le point sur l'avancé des dossiers et vous tiendra régulièrement informé sur ce blog.

Que se passa-t-il le 31 juillet 1977 ?

Issue des Archives du Progrès de Lyon.

Un immense fracas, et, quelques minutes plus tard, lorsque le nuage de poussière se dissipa, un immeuble de cinq étages avait vécu. Un énorme tas de gravas, de poutres et d'éléments de construction apparurent alors aux yeux épouvantés des témoins.

Une fois de plus, la hantise des Lyonnais, le glissement de terrain, avait accompli son oeuvre destructrice et meurtrière. Derrière le trou béant laissé par l'immeuble, la colline de la Croix-Rousse rappelait à ses habitants qu'ils étaient à sa merci, autant que ceux de Fourvière.

Il était vingt heures, ce 31 juillet 1977, et l'alerte n'avait été donnée qu'une petite demi-heure auparavant. Une équipe de sapeurs-pompiers de la 1re compagnie était appelée pour un petit glissement de terrain rue Justin-Godard, dans une petite propriété située dans une petite artère surplombant le Rhône. C'est de là qu'ils se rendirent compte que l'immeuble situé en contrebas était lézardé sur toute sa largeur, la fissure atteignant une dizaine de centimètres.

Avec une présence d'esprit remarquable, leur chef décidait d'évacuer l'immeuble de ses occupants séance tenante. Les sauveteurs se ruaient dans l'immeuble, frappant aux portes et poussèrent manu militari les habitants. Ceux-ci, pour la plupart attablés, se virent empoignés par les épaules, avec un strict minimum d'explications tandis que les sapeurs-pompiers procédaient à l'ouverture des portes, à coup de hache si besoin.

Leur chef, dit-on, constatant que la lézarde s'agrandissait à vue d'oeil, enjoignit à ses hommes de quitter immédiatement l'immeuble, ce qu'ils firent dans la minute. A peine le dernier d'entre eux avait-il franchi le seuil que la façade s'ouvrit en deux et que l'édifice s'écroula sur lui-même.

Des morts

Les instants qui suivirent furent ceux du doute. Tout le monde était-il sorti ? Un témoin affirma avoir aperçu une personne qui tentait d'ouvrir une fenêtre au 3e étage quelques instants avant le drame.

La nuit tombait, de nombreux secours avaient convergé sur les lieux et la police tentait de faire le décompte des habitants de l'immeuble. De neuf disparus au départ, la liste se réduisit progressivement à trois personnes, un couple de personnes retraitées, Léa et Gaston Senil, et une troisième victime potentielle dont on avait retrouvé la Simca 1000 garée à proximité.

Les opérations de déblaiement devaient, hélas, donner raison à ce sinistre dénombre, les trois corps, dont celui de M. Eugène Vidoni, 42 ans et locataire du 4e étage, finissant par être extraits des décombres les jours suivants.

Les premiers secours furent portés avec une prudence extrême, la leçon de l'éboulement de Fourvière ayant marqué les esprits en emportant dans une deuxième vague les sauveteurs présents sur les lieux.

Et en effet, vers 22 h 30, plusieurs pans de murs du garage de la propriété dominant l'immeuble s'effondraient avec fracas sur les ruines. Une énorme citerne à mazout apparaissait en surplomb et apportait un supplément de difficulté dans la protection des immeubles voisins dont on craignait qu'ils s'effondrassent à leur tour.

La circulation du cours d'Herbouville fut suspendue pour n'être rendue totalement à la circulation que bien des années plus tard.

Ce n'est que le lendemain que l'on put commencer à établir des bilans, humains avec la découverte des trois corps, matériels avec les six immeubles voisins vidés de leurs soixante-dix occupants et menaçant de s'écrouler à leur tour, en particulier le n° 15.

Il fallut étayer à la hâte les deux bâtisses fragilisées avant de commencer à évacuer l'énorme tas de gravas qui avait été un immeuble quelques heures auparavant.

Barbacanes obturées

Et déjà venaient les premières interrogations quant aux raisons de cette catastrophe. Très vite, on mit en cause la piscine surplombant l'immeuble, là où étaient apparues les premières fissures provoquant l'alerte. On suspecta aussi le sol lui-même, ce gruyère dont les galeries drainent depuis des temps immémoriaux les eaux souterraines. Des barbacanes n'avaient-elles pas été bouchées lors de la réfection d'un mur appuyé sur la colline ?

L'enquête judiciaire commençait et des experts renommés se penchaient sur toutes les hypothèses. L'appellation de " colline qui travaille " ainsi que l'on se plaît à nommer celle de la Croix-Rousse pour l'opposer à Fourvière, " la colline qui prie ", trouvait un sens premier et tragique.

Au fil des jours, puis des années, les immeubles adjacents tombèrent les uns après les autres. Le 15, condamné dès le lendemain de l'effondrement, puis toute une série laissant une immense trouée au bas de la colline.

Pas question de forcer le destin, c'est un gigantesque ouvrage (de 80 mètres de long sur 30 mètres de hauteur et pesant 6500 tonnes) conçu dans les normes de l'art qui fut élevé dans la vilaine trouée, de 1982 à 1985, tandis que la mémoire du drame s'estompait sans tomber dans l'oubli pour autant.

Il fallait maintenant rebâtir, les villes ayant horreur du vide et un projet prit corps.Dix ans plus tardS'il était maintenant possible de construire, l'autorité préfectorale s'opposait au principe d'une ZAC privée. Ce dernier obstacle au prolongement de ce qui était devenu un feuilleton urbanistique finit par être levé et le projet de deux promoteurs (SEER et SMCI) adopté dix ans plus tard. Compte tenu du site, l'aspect esthétique était de première importance. On choisit un style résolument moderne devant, en principe, s'intégrer au bâti existant. La première pierre fut posée le 14 novembre 1988.

C'est ainsi que les Lyonnais voient aujourd'hui ce grand immeuble bleu pâle sans toujours se douter qu'il masque les restes d'une tragédie.

Charles Joseph Marquis d'Herbouville

HERBOUVILLE (Charles- Joseph-Fortuné, marquis d'), était colonel lorsque la révolution éclata ; doué, d'un grand esprit de modération , il ne se prononça ni en faveur des doctrines nouvelles ni contre toutes les améliorations réclamées par les bons esprits : il resta, pour ainsi dire, neutre dans la grande lutte qui s'engageait. Il fut cependant appelé à la présidence du directoire du département de la Seine-Inférieure. Emprisonné après le 10 août, M. d'Herbouville fut remis en liberté peu de mois après, et passa dans la retraite le reste du temps que dura la tourmente révolutionnaire. Napoléon l'appela successivement à la préfecture des Deux-Nèthes et à celle du Rhône. L'enthousiasme que témoigna M. d'Herbouville à l'époque de la première restauration lui valut les titres de pair de France , de marquis , de lieutenant général, etc. Il exerça, en 1815, les fonctions de directeur général des postes, sans s'être attiré ni plaintes ni éloges. Il vote dans la chambre des pairs avec les hommes opposés aux idées nouvelles. (Histoire Biographique de la Chambre de Pairs, Alexandre Lardier, 1829).

Le Marquis d'Herbouville nait en 1756 à Paris, issu d'une maison d'ancienne chevalerie de Normandie , qui tire son nom d'une terre située au diocèse de Rouen, élection d'Arqués, et qu'une tradition fait descendre de la maison de Mortemer, dont elle porte les armes. Elle est connue depuis Colard , seigneur d'Herbouville, chevalier, qui vivait au commencement du treizième siècle. Cette maison a donné des chevaliers de l'ordre du roi, un premier gentilhomme de la chambre, un écuyer du roi de Navarre, des gouverneurs de places, et plusieurs officiers généraux. Charles-Joseph- Fortuné, marquis d'Herbouville, lieutenant-général des armées du roi, chevalier de Saint-Louis a été nommé pair de France le 17 août 1815. Armes : De gueules à la fleur de lys d'or. (Dictionnaire universel de la Noblesse Française).

Il meurt en 1829 au Chateau d'Herbouville en Normandie.

Un hôtel particulier porte son nom au 13 rue Pavée, anciennement Hôtel de Lorraine.

Quelques clichés anciens du Cours d'Herbouville

On trouve quelques clichés anciens du Quai d'Herbouville sur lesquels on voit très nettement que ce dernier était animé d'une activité commerçante très importante au début du XXème encore.

Ici les numéros 5, 6, 7, 8, 9 cours d'Herbouville :

Ici le début du Cours d'Herbouville, la maison d'Edouard Herriot au numéro 1, actuellement un magasin d'encadrement à la place de la Brasserie Saint Clair :

 

La dernière photo ne montre pas, contrairement à ce qu'elle indique, le cours d'herbouville proprement dit, mais la fin du Quai Lassage et sur la droite le début du cours d'Herbouville :

L'architecture du Cours d'Herbouville

Vu sur http://ruesdelyon.wysiup.net.

C'est un très large cours avec un terre plein central d'une double rangée d'arbres planté de quelques massifs.

  • Les façades sont parfaitement alignées, imposantes, car seulement interrompues par la montée Rater. Elles font trois à cinq étages, d'autres bâtiments sont construits au second plan dans les cours. Les façades sont simples avec de larges fenêtres, les seuls décors sont sur les portes.
  • L'exception vient du 13 au 16, une barre de dix étages reconstruite après l'effondrement de la colline, elle est grise, à la raideur rythmée par des colonnes en avancées. On retrouve aussi ces colonnes sur la façade voisine, elle aussi plus récente, 1905, la plus soignée du quai, signée Martinon au n°17, avec un portrait de femme et un d'enfant qui la regarde.

Parmi les éléments remarquables :

  • Une grande porte en bois au n°1 avec le portrait de Edouard Herriot et des têtes de colonnes ouvragées. Les portes du 24 et 34 sont élégantes aussi.
  • Un solide heurtoir au 18, celui du 21 est plus spectaculaire sur une large porte, celui du 30 est plus simple sur une porte bleue.
  • Le 25 ouvre par cinq portes-fenêtres arquées.
  • Le 37 ouvre par un grand portail surmonté d'une petite pièce à encadrement de bois.

Une association au service des habitants du cours d'Herbouville à Lyon

ÔceCours est une association loi 1901 à but non lucratif créée en 2009 par un groupe d'habitants et de commercants du cours d'Herbouville, soucieux de l'avenir de leur quartier, et souhaitant participer aux prises de décision engageant leur cadre de vie. L'association s'est donnée pour mission:

  • de favoriser les relations de voisinage et de solidarité entre résidents du cours d’Herbouville,
  • de participer à l'amélioration du cadre de vie tant sur le plan des aménagements publics que de la nature environnante,
  • de susciter une vie culturelle, de mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel du quartier, 
  • d'être force de proposition auprès des pouvoirs publics, 
  • d'être partie prenante des concertations publiques qui engagent l'avenir du cours d'Herbouville,
  • de favoriser l'émergence d'un bassin de vie interquartier,
  • de mobiliser  les habitants, les commercants et les entreprises du quartier dans leur diversité, autour de projets concrets,
  • d'exercer une veille sur les problématiques de vie quotidienne et les faire remonter aux instances concernées,
  • d’assurer l’information de ses adhérents et des habitants du cours d’Herbouville sur l’évolution des projets.

 

 

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